Il y a tout juste quelques jours s’ouvrait une conférence de presse visant à encourager l’apprentissage de l’arabe. Cet événement s’inscrit dans un contexte difficile pour cette langue vivante, pourtant parlée par deux cents cinquante millions de personnes à travers le monde, dont trois millions en France. L’arabe est de moins en moins enseigné dans le secondaire. Il est déjà arrivé qu’en se basant sur de faibles effectifs, les rectorats aient décidé de supprimer des classes sans que les chefs d’établissements n’y trouvent rien à redire. Sans doute les recteurs ont-ils aussi en tête cette crainte -non partagée- de la montée du communautarisme dans des classes, c’est vrai essentiellement composées de maghrébins. Une autre raison existe : la notion d’utilitarisme qui règne dans l’enseignement des langues vivantes. Cela signifierait donc que l’arabe n’a pas d’avenir économique. Etrange quand on connaît l'ambition de développer l’Union Méditerranéenne. Mais alors que faire dans ce contexte ? A titre d’exemple, les effectifs des classes de chinois ont quadruplé en dix ans, ce qui ne peut qu’être associé en premier lieu à la forte croissance de la Chine. Reste donc à prouver que l’arabe est une langue commerciale en plus qu'il constitue une immense richesse culturelle.
Najib Tsouria-Belaid
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