Nous sommes samedi. Pourtant, dès
qu’on entre dans le célèbre hall d’entrée du 27 rue Saint –Guillaume, sciences-po
fourmille de jeunes armés de brochures, à la recherche du bon amphi. Mais cette
fois, il ne s’agira pas de cours magistraux, mais d’une démonstration
magistrale : celle que l’on peut réussir dans des « filières
d’excellence » que l’on soit d’origine étrangère ou issu de quartiers dits
sensibles. D’ailleurs, la brochure distribuée à tous par le club du XXIème
siècle le dit clairement sa mission : « favoriser l’accès des minorités visibles à l’élite
française ». Pour cette association constituée de chefs d’entreprise, de
journalistes, de hauts fonctionnaires venus raconter leur parcours etc.,
« il est pratiquement impossible de pénétrer les filières d’excellence
sans les clés adéquates ». Il s’agit donc de donner le mode
d’emploi : orienter, informer sur ces cursus sélectifs et leurs débouchés,
auprès de jeunes qui n’ont parfois même pas l’idée d’emprunter ces voies. Une
bonne initiative pour les très bons élèves qui n’ont pas toutes les cartes en
main. Mais en voyant ce beau décor imposant et tous ces intervenants hautement
qualifiés, je ne peux pas m’empêcher de penser à ma leçon de sociologie sur
Bourdieu. Les élèves trop éloignés de cette culture élitiste subiront
directement la « violence symbolique » exercée sur eux, privés d’un
rêve presque impossible à atteindre. Ceux-là n’ont pas encore trouvé leur
remède.
Sujet réalisé par Najib et Ahmed
Les commentaires récents