Quasiment aucun journaliste, mais plusieurs dizaines de représentants de grandes et moyennes entreprises remplissaient la salle de l’hôtel des Ministres, ce matin au ministère de l’Economie. Ils ont bien fait de venir : ils ont eu droit à un superbe « vous êtes vertueux » lancé par Laurent Wauquiez, secrétaire d’état à l’Emploi. Qu’ont –ils fait pour mériter tant d’éloges ? Ils venaient de signer l’Engagement National de l’Emploi des jeunes dans les quartiers, un des volets du Plan Espoir Banlieues de Fadela Amara, également présente. Les représentants des sept nouvelles entreprises signataires (Acticall, B2S, Crit’Interim, La Française des Jeux, Monoprix, PMU et WFS) ont d’ailleurs à leur tour copieusement remercié les deux secrétaires d’états pour « l’action du gouvernement ».
Une bonne séance de flatterie mutuelle organisée pour célébrer la continuation de ce plan censé permettre, à terme, la réduction de 40% du chômage des jeunes en banlieue. En attendant d’arriver à cet objectif ambitieux, ce sont près de 22 000 personnes qui ont été recrutées par ce dispositif en un an et demi. L’idée est de pousser à l’embauche des moins de 26 ans résidant en Zone Urbaine Sensible. Certains d’entre eux, employés modèles, sont d’ailleurs présents pour témoigner de leur situation. Des récits peu informatifs quant aux difficultés rencontrées par le passé. On aurait aimé savoir en quoi le plan banlieue leur a permis de les surmonter . Mais le but de cette initiative, comme l’a souligné Laurent Wauquiez, était aussi d’améliorer l’image des entreprises en France. Court-circuiter les idées reçues en mettant en valeur « une action exemplaire, une initiative citoyenne ». Il en oublierait presque que la finalité première d’une entreprise est de faire du profit, pas du social. Ce que lui rappelle d’ailleurs très bien un des patrons présents: « On ne signe pas cet engagement par philanthropie ou altruisme. On a besoin de ces jeunes et ils ont toutes les compétences pour travailler chez nous ».
Nicolas François et Fanny Texier
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