Une salle d'entraînement, des cris, des combats, et une personne qui s'approche de moi. Il s'agit de Bojan Trajkov, qui trouve dans le kendo une force supplémentaire pour surmonter son handicap...
Masamune Date, appelé aussi le « Dragon borgne », car il s’arracha lui-même un œil à l’âge de 8 ans. Atteint de la petite vérole et luttant pour sa survie (sa mère tenta de l’empoisonner), Masamune Date est un personnage haut en couleur dont Bojan se sent proche, car Date a dû lutter pour prouver qu’il était capable d’assumer certaines fonctions.
Bojan a 19 ans, il est brun aux cheveux longs et ondulés, plutôt grand et d’origine serbe. Étudiant le japonais à l’université de Jussieu, il possède une particularité : il pratique le kendo, et ce malgré son handicap. À l’âge de 5 ans, on lui diagnostique un cancer au niveau du genou droit. Ses parents décident alors de venir en France et là, Bojan doit subir une amputation. Il est privé de la moitié de sa jambe. Comme le « Dragon borgne », Bojan veut prouver qu’avec un handicap, il est « tout aussi capable qu’un autre », et même cela l’oblige « à se prendre en main, à devoir faire deux fois plus d’efforts ». Bojan progresse assez vite malgré quelques incidents, comme une prothèse qui se bloque en plein entraînement.
« Le kendo est un sport qui demande beaucoup de rigueur et qui comporte de nombreux enseignements. Malheureusement, tous ne sont pas applicables dans la vie de tous les jours », m’informe Bojan. Il essaye plutôt d’appliquer le « Traité des 5 roues » de Musashi qui est, tout comme Masamune Date, un samouraï de renommée. Dans ce traité, Musashi évoque par exemple l’idée de « se forger dans la voie en pratiquant soi-même
et non par le jeu des idées », c’est-à-dire de pratiquer régulièrement l’art du sabre par exemple, ce qui permet à la fois de se perfectionner et parfois de faire la différence entre la vie et la mort.
Ainsi Bojan s’astreint-il à pratiquer très régulièrement. Le kendo lui a beaucoup apporté, il se sent « capable de faire quelque chose vraiment bien et de pouvoir progresser », ce qui n’était pas le cas dans les autres sports.
Bojan continue l’entraînement et devrait bientôt porter une armure, ce qu’il a amplement mérité et qui le récompense de ses efforts.
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