Prise Directe

Jerry : un freestyle pour changer le monde

Jerry free style
envoyé par prise-directe

Marqué Jerry l'est, par les épreuves de la vie. De cet apprentissage, il retire des bienfaits et souhaite ainsi en faire bénéficier ses proches. C'est ce qu'il aurait voulu Jerry pour lui-même. Qu'on le guide, lui montre la voie à suivre. Jerry décline ses vers plein de rage et d'espoir. Il revendique, énonce et détonne par son air à la fois touchant et révolté. Cette chanson, écrite il y a trois ans, et redécouverte il y a peu, relate sa réalité, reflète son parcours semé d'embûches, de tentations faciles. Jerry a plusieurs textes à son actif mais il jure que celle-ci est la plus importante, la plus révélatrice de son ambition, de sa volonté. Changer le monde!! Il voudrait donner un nouveau sens à la vie des jeunes désemparés, sans repères, tout comme lui autrefois. Derrière son sourire, bouillant d'envie, se cache aussi la pudeur d'âme d'un jeune homme qui n'a pas pu réaliser tout ce qu'il aurait désiré. Longtemps rebelle, n'en faisant qu'à sa tête, il se révèle précoce et vit comme un échec d'être contraint de transgresser ses propres lois. Actuellement en formation pour décrocher un diplôme dans le BTP, il vit les travers d'un métier rugueux où le respect n'est pas toujours de mise. Son rêve? « Etre son propre patron » afin de se réaliser et d'offrir à son fils naissant l'enfance qu'il n'a pas eu. 

Mustapha Sandid

Lexik des cités : il a les moyens de vous faire parler!

Je vais faire ma poucave et vous balancer une info’, un livre est paru aux éditions Fleuve Noir, le lexik des cités, dans le but de mieux se capter mais surtout de combattre cette stigmatisation par le langage dont les jeunes des cités sont souvent victimes.

Cet ouvrage est parti d’une idée, lancée en 2004, à la suite d’un appel à projets fait par la préfecture et le département de l’Essonne et ayant pour thème « lutte contre les violences ».

Les auteurs, un groupe de 11 keumé et go originaires d’Evry, ont donc mis 3 ans pour le réaliser, encadrés par l’association Permis de Vivre la Ville et aidés par des linguistes, ils ont effectué de véritables enquêtes étymologiques.

Le résultat ? je dirais que c’est carré, que ça déchire même si parfois les étymo’folie (petite rubrique dans lesquelles l’origine du mot est inventée dans une mise en scène de la vie quotidienne) manquent d’un peu d’originalité et qu’on retrouve un peu trop de mots synonymes les uns des autres au cours des pages.

De magnifiques dessins illustrent le lexik, en lien direct avec les termes définis. Ils les mettent en valeur avec beaucoup d’humour et je me suis souvent tapé des barres en lisant les mises en situation entre une mère et sa fille, qui donnent lieu à de jolis quiproquos.

Enfin, en alternance avec les rubriques étymo’folie, les rubriques étymo’d’où (qui retracent l’histoire réelle des mots et expressions du livre) m’ont appris beaucoup de choses, notamment qu’on utilise énormément de vocabulaires des cités qui ne datent pas d’aujourd’hui, même si parfois leur sens à changé au cours du temps.

Pour conclure, c’est chanmé, ça claque grave, et comme un enfant j’ai kiffé lire tous les soirs quelques histoires avant de m’endormir. Je conseille à quiconque qui souhaite s’enrichir intellectuellement d’acheter ou d’emprunter à un ami le lexik des cités parce qu’à coups sur vous y apprendrez quelque chose. De plus, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je crois que de tels ouvrages sont nécessaires pour témoigner d’une évolution du langage, évolution qui, au fil de l’histoire, a toujours existér.

Sébastien

"Je serai toujours armé, jusqu'à la fin"

"je serai armé jusqu'à la fin"
envoyé par prise-directe

Nous poursuivons notre travail sur Cachan. Il s'agit de notre troisième et avant dernière partie. Nous étions favorable à une description sans masques de ce que nous rencontrerions dans la cité de la Plaine. Pourtant, nous avons hésité à montrer ces images, de même pour notre dernier volet. La peur de la fameuse "stigmatisation", sans doute. Si nous les diffusons, c'est que nous croyons que cette interview donne au moins une clé pour comprendre ce qui se trame aux racines de la violence. Un profond désespoir, dont on sent qu'il s'ancre dans la famille. " Plus tard, me marier? Non, parce que qui dit mariage dit divorce", confesse le jeune homme. A l'inverse, il garde en lui le sentiment qu'il ne pourra plus jamais le quitter le quartier, comme s'il ne pouvais plus y avoir aucun autre attachement.