Et une nouvelle commission, une ! Cette fois-ci, c'est Martin Hirsch, déjà haut commissaire aux solidarités actives qui s'y colle. Censée tracer les lignes d'une nouvelle politique de la jeunesse, cette énième cellule de réflexion appelle les plus volontaires d'entre nous à exprimer leurs inquiétudes et leurs préoccupations quant à l'avenir. Un budget de 150 millions d'euros a donc été alloué, afin de tenter des « expériences » qui, si elles sont concluantes, pourront éventuellement être étendues au niveau national. Le professeur Martin devra donc jongler avec des éprouvettes marquées « logement », « emploi » «formation », ou encore « précarité » pour tenter de trouver la formule magique. Mais à croire les premiers échos de ce laboratoire, c'est plutôt en matière de psychologie que seront lancées les premières tentatives. « Ma mission n'est pas de traiter les jeunes comme un problème », a déclaré
le ministre. Bon, il est peu probable que cette déclaration bouleversante vienne corriger l'opinion commune selon laquelle les jeunes sont des feignasses incultes et des bons à rien, mais c'est un premier pas. Surtout que l'intérêt des premières pistes évoquées ne réside pas vraiment
dans des mesures de perfusion comme l'augmentation des bourses ou la création d'une allocation d'autonomie. Ce qu'il y a d'un peu nouveau, c'est l'orientation clinique concentrée sur les soins des mentalités. On pourrait ainsi évoquer le développement de la formation en alternance comme contrepoids à la « dictature du diplôme » qui a cours actuellement et qui gangrène l'hypothalamus des employeurs. Autre idée, la création d'un guichet unique de la jeunesse regroupant les structures existantes telles les missions locales, les points informations jeunesse ou encore le pôle emploi. C'est pas cher, ça peut être efficace et cela révèle un constat : le jeune est un handicapé social. Il devient ainsi un cas à traiter en tant que tel, et non comme chômeur, étudiant ou travailleur. De même qu'il existe des politiques spécifiques aux invalides, aux personnes âgées ou aux malades mentaux qu'ils soient actifs ou non, il existera maintenant un service pour permettre aux jeunes de s'en sortir en
attendant de guérir, avec le temps.
Nicolas François
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