Prise Directe

« Oui à une société avec les jeunes des cités! »

Un immense appel à tisser des liens. Voilà en substance l’idée proposée par Joëlle Bordet dans son livre  « Oui à une société avec les jeunes des cités! ». La sociologue y parle des multiples difficultés auxquelles sont confrontées ces jeunes : la grande précarité régnant dans de nombreux quartiers populaires,  les problèmes familiaux répercutés sur la scolarité des enfants, ou  une justice qui ne prépare en rien à la réinsertion de ceux qu’elle condamne. Mais son travail ne se contente pas de brosser un large portrait de la jeunesse en banlieue.  Enrichie d’une longue expérience du terrain, elle esquisse aussi quelques solutions.

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A Clichy-sous-Bois, les quartiers sont très lait !

Combien de journalistes sont venus à Clichy sous bois sans ramener cette belle histoire. Pourtant, "Jacques le laitier", comme on l'appelle, est un des piliers invisibles de la ville. A Vaujours, commune voisine et déjà semi-rurale, il produit un bien qui transcende les cultures et les origines : du lait de ferme.

" Je ne livre pas le dimanche, parce qu'il y a les bêtes à s'occuper"

"Grâce à Jacques le laitier, on fait du beurre: ça nous rappelle nos origines"

"Pendant les émeutes, j'avais arrêté de livrer"

Reportage réalisé par Fanny et Mustapha

Prises de vue par Fanny

Banlieues : Luc Besson est-il dans son élément ?

Ca y est, Luc Besson a commencé sa tournée dans le 93 avec son cinéma ambulant. Et quand le réalisateur s'installe quelque part, il veut choisir son décor, avec vue obligatoire sur tours et grande esplanade. La ville l'Epinay-sur Seine a proposé la place de la mairie, qui rentrait peu ou prou dans les critères du maître. Un instant, on se dit qu'il exagère un peu de céder aux stéréotypes architecturaux que les cadreurs affectionnent tant. Puis, le spectacle commencé, on se rend compte que les immeubles forment une remarquable tribune verticale, depuis laquelle des familles entières scrutent les artistes. Artistes qui ont accepté de nous dire ce qu'ils pensaient de l'initiative du producteur.

Festival Art et Banlieue
envoyé par prise-directe

Clip de justice: Yacine de Radio Génération, et Demon One donnent leur avis

Pendant que la polémique fait encore rage à propos du dernier clip du groupe Justice, le milieu du Hip-Hop prend position. Nos deux rencontres, l'animateur Yacine et le rappeur Demon One tombent d'accord : ce clip est un poison pour les banlieues.

 

clip de justice: yacine et demon one donnent leur avis
envoyé par prise-directe

 

Viol, agressions: voilà ce qu'on trouve encore dans ce clip ultra-violent

Nous, à Prise Directe, on préfère largement cette parodie réalisée par le festival de courts métrages Courts dans lherbe.

(NO) STRESS JUSTICE
envoyé par cdlh

Luc Besson fait son cinéma

Dans le cadre du Festival Arts et Banlieues, on pourra avoir la chance d’apercevoir Luc Besson le jeudi 5 juin à Epinay-Sur-Seine, pour la projection d’un film sur l’esplanade de la mairie.

C’est l’an dernier qu’il a eu l’idée de diffuser, aux alentours de Cannes, des films sur écran géant et de permettre aux habitants de quartiers défavorisés d’assister aux  projections. Cette année (du samedi 31 mai au samedi 7 juin), à la différence de l’an passé, l’évènement se situera dans la banlieue parisienne. De plus il a mis l’accent sur d’autres formes d’arts telles que : la peinture, la sculpture, la danse, la musique, … pour permettre aux jeunes, comme aux moins jeunes de découvrir des artistes (certains issus d’Ile-de-France) et pourquoi pas de créer des opportunités.

Ainsi jeudi on aura le privilège d’accueillir entre autres Omar et Fred, Freestyle Foot (des sportifs qui associent maîtrise du ballon et acrobaties) ou encore Patson (un jeune humoriste qui nous vient du Jamel Comedy Club). Nous réaliserons d'ailleurs une interview de Luc Besson et peut-être d'artistes qui voudront répondre à nos questions durant la soirée.

Au programme pour cette édition : de 18h à 20h30 vous aurez le plaisir de découvrir une scène d’artistes Spinassiens, puis de 20h30 à 22h une scène d’artistes professionnels dont le fameux duo que l’on retrouve tous les soirs à la télévision dans le SAV des émissions et enfin à partir de 22h la projection sur écran géant.

Quant à la projection en elle-même, on ne sait pas quel film va être diffusé, en effet Luc Besson tient à garder la surprise chaque soir et d’un jour à l’autre, les artistes présents et les films projetés sont différents.

A propos de cinéma, rappelons que Luc Besson a signé un contrat de 130 millions d’euros pour racheter les locaux d’une vieille centrale thermique EDF située à Saint-Denis. Son but, en faire un site sur lequel un film cinématographique pourra être produit de A à Z. Il prévoit donc un ensemble de neuf plateaux de tournages, des ateliers pour les décors et les costumes, des bureaux, des boutiques et des restaurants. Enfin, une partie sera réservée aux sociétés de production qui voudront s’intégrer au site.

Les travaux de réhabilitation, démolition et construction devraient durer deux ans et l’ouverture serait ainsi prévue pour 2010.

Voici le lien officiel du site internet de Luc Besson où vous pourrez retrouver des informations sur ses projets et futur films: www.luc-besson.com

Sujet réalisé par Sébastien

Droit de vote des étrangers: le oui l'emporte devant l'assemblée

Alors que les députés se préparaient à voter majoritairement Non à la proposition d'amendement pour le vote des étrangers aux élections locales, les associations organisaient un vote symbolique devant l'assemblée nationale. Le happening n'a pas laissé les passants indifférents. De jeunes cadres en costume s'arrêtent, demandent des informations, et même glissent leur propre bulletin dans l'urne en guise de soutien. Il faut dire que les militant du oui ont des arguments solides à avancer : les étrangers paient des impôts, veulent participer à la vie locale, et d'autres pays européens ont adopté le droit de vote des étrangers sans avoir à le regretter. Si ce vote n'annule pas le Non des députés, elle a eu le mérite d'éveiller les consciences sur des questions encore trop peu abordées. Ecoutons les personnes engagées dans ce mouvement :

Le point de vue d'une militante:

Militante sur le droit de vote des étrangers
envoyé par prise-directe

José Bové sur la question:

José bové sur le vote des étrangers
envoyé par prise-directe

 

Sujet réalisé par Lobna

A quand la France « United colors of Benetton » ?

La politique d’immigration en France n’est qu’une vieillerie. C’est la réflexion que je me faisais en lisant une étude de l’université italienne Bocconi, selon laquelle l’intégration d’immigrés passera aussi par le marketing. L’Italie, qui n’est pourtant pas un modèle en terme d’intégration de ses nouvelles populations, serait résolue à ne pas passer à côté d’un marché ethnique de près de 30 milliards d’euros par an. En France, les étrangers représentent seulement de la main d’œuvre. L’étranger utile, quoi. Pas de place réelle pour eux dans la société, et donc encore moins dans la société de consommation. A croire que les entreprises nous rejètent tellement qu’ils ne veulent même pas de notre argent. Ici, il y a une sorte de marché parallèle. Aucun moyen de trouver une pub pour prêt à porter africain, ni un point de vente normal pour cuisiner les recettes traditionnelles. Pour trouver, il faut vraiment chercher. Pour avoir la meilleure carte téléphonique pour appeler dans son pays, il faut aller à des endroits spécifiques, tandis qu’un Français de souche n’a qu’à regarder la pub de la TV pour connaître les bons plans du moment. Peut-être que nous gagnerions à nous inspirer d’une logique plus libérale. Par exemple, cette politique d’intégration par le marché permettrait de rendre visibles la diversité des visages français grâce à une présence de tous dans les médias de masse et les campagnes d’affichage publicitaires. Ce serait déjà un signe qui montre qu’on nous prend en compte, qu'on peut nous aussi trouver des opportunités, inventer, se découvrir un potentiel.

Par Jerry N'Joh

Second life du 93, ou la vie peu remplie…

Dans un mélange d’excitation et de curiosité, je démarre ma seconde vie dans le 93 virtuel, premier département à avoir son espace dans second life. Il me faut choisir mon avatar : ce sera un homme, puis le lieu dans lequel je veux commencer l’aventure, ce sera la France. Second Life m'emmène direct sur l’île des Seychelles. A la suite d’une heure de balade, durant laquelle je fais le tour de l’île et découvre l’essentiel des interactions avec l’environnement, je veux rejoindre la fameuse Seine-Saint-Denis virtuelle.

Devant mon ignorance (et après avoir un peu galéré) je demande à une femme, prénommée Venessia, comment je peux m’y rendre. Elle m’explique qu’il faut que j’aille dans l’onglet « recherche », puis « lieu » et enfin que j’écrive le nom du lieu. Je la remercie et fais ce qu’elle m’a dit.

L’impatience redouble lors du temps de chargement. Je m’imaginais plein de gens, gambadant dans les rues et discutant de choses et d’autres à la terrasse d’un café, ou encore de jolies habitations et des animaux tous mignons qui se baladeraient librement et qu’on pourrait approcher. Tellement de choses pouvaient être inventées, créées, s’éloignant le plus possible de la réalité ou s’en rapprochant au maximum. Mon excitation atteint son paroxysme.

Le « loading » se termine et je me télé-porte ici :

Je suis très loin de la réalité : toute cette verdure, ces rues droites et perpendiculaires, et cette architecture, je suis finalement assez content de trouver ça.

Mais après quelques secondes, un sentiment profond m’envahit. C'est comment dire, … un sentiment de… de… de VIDE. Et pour cause: personne, pas un chat, pas un scooter ni même un oiseau d’ailleurs, les seules présences sont des bâtiments flambants neufs (à croire qu’ici le renouvellement urbain a bien marché). Tout de même, une voiture et un avion que l’on ne peut pas conduire car ils ne nous appartiennent pas (cette fois comme dans la vraie life), des arbres et des affiches le long des rues.

Que de la com’ qui vante les mérites de la Seine-Saint-Denis.  Petit aperçu :

 

Pour ce qui est des bâtiments, il y en a deux qui attirent vraiment l’œil (les autres étant surtout présents pour la décoration). Le premier, celui du Comité d’expansion économique de la Seine-Saint-Denis ou Comex93 (le même comité qui a inauguré cette île virtuelle le 12 mars dernier), est relativement beau :

Petite parenthèse, sur la photo mon avatar est en lévitation, car dans notre seconde vie il est tout à fait possible de défier les lois de la gravité que l’on sent bien dans les vrais immeubles quand les ascenseurs sont en panne. En parcourant les étages, qui sont eux aussi faits de grands espaces vides, on peut accéder à un lien qui nous amène directement sur la page web du Comex ou à des photos placardées à droite et à gauche qui nous offrent de jolis clichés d’un 93 parfait, presque bucolique (endroits verdoyants, Stade de France, golfeurs non loin des cités ,etc.).

Le second est le projet de la Société Foncière Paris France, un bâtiment tertiaire à énergie zéro, le Médiacom3 :

A l’intérieur on nous présente des plans de l’édifice, les choix effectués en terme écologique ou encore le planning prévisionnel lié à l’immeuble.

A se demander à qui s’adresse cet espace. Certainement pas aux habitants, qui ne reconnaîtront pas chez eux, et qui ne trouveront là aucun pote. Pas plus aux autres, qui a priori n’y ont jamais mis les pieds, cette fois dans le virtuel, exactement comme dans le réel.

Sébastien

Velenje, ville nouvelle

Après Pékin Express, voici Hongrie Express. Nicolas, notre blogueur de Prise directe, fait en ce moment un pari fou: Relier à pied et à vélo, Szombathely (ville natale de saint Martin - Hongrie) à Tours (ville de saint Martin) soit 1.850 km de parcours, en traversant la Hongrie, la Slovénie, l'Italie puis la France (3 régions : Rhône-Alpes, Auvergne et Centre et 8 départements : Savoie, Isère, Rhône, Loire, Allier, Cher, Indre et Indre-et-Loire). But de l'opération: ouvrir le 1er chemin qui relie l'Europe de l'Est à l'Europe de l'Ouest dans les traces d'un grand personnage européen : Martin de Tours et sur le thème du Partage citoyen (prise de conscience au XXIème siècle de l'absolue nécessité de partager : partager la nourriture, l'eau, l'air, les ressources, les savoirs, les cultures...). Sur ce tracé, les problématiques urbaines ne manquent. Elles entrent même en résonnance avec nos quartiers.

C'est chez Robi, tout juste papa d un petit Lucas, que nous sommes loges a Velenje. Nous partageons le temps d une soiree sa vie de famille avec son epouse et ses parents. Ils nous fait aussi decouvrir sa Velenje,30 000 habitants, la 5e de Slovenie et aussi la premiere ville importante que nous traversons. Il s agit d une des plus juenes villes du pays, nee a la fin des annes 50 et tres marquee par l architecture des annees 60, la meme que l on peut trouver dans certains coins d Ile de France. En fait, elle me rappelle un melange entre le centre commercial Saint-Denis-Basilique, l hotel de ville de Bobigny et la prefecture de Nanterre. Beaucoup de beton et de construction “modernes”, c est a dire de la maniere dont on se figurait l an 2000 en 1960.

L usine de produit electro menager Gorenje, ou travaille notre hote est, avec la mine de charbon, le premier employeur de la ville. La statue geante de Tito sur la place centrale est l une des dernieres encore debout dans la region. Cette ville me fait une impression etrange. Peut etre parce que apres 12 jours de campagnes, montagnes et villages perdus, des immeubles en ciment de 15 etages ne laissent pas de marbre ( ha ha ha ). Peut etre aussi parce que cette ville me rappelle des recits d une France que je n ai pas connu pour cause de non-naissance, celle des annees 60-70 ou l industrie etait en expension, ou le terme usine n etait pas suivi du participe passe ” desafectee”, et ou les constructions massives amiantee en beton gris, on trouvait ca beau.

Le blog du voyage: http://blog.saintmartindetours.eu

Nicolas

Le flow de G : "Ne pas se fier aux apparences"

Jerry freestyle
envoyé par prise-directe

J'ai écrit ce morceau à cause d'un technicien du centre socio-culturel de Cachan. Là-bas il y avait un studio d'enregistrement, et avec notre rap, il ne nous prenait pas au sérieux. On a eu beau insister, lui faire écouter des démos, il n'a jamais accepter notre son. On était en rage. Il nous a jugé tout de suite. On trouvait qu'il nous méprisait. Du coup, on a canalisé notre colère dans ce morceau, qu'on a écrit en deux heures. Finalement,il l'a entendue. Puis il a accepté qu'on enregistre. Comme quoi, la rage c'est bon, mais seulement en morceaux.

Par Jerry N'Joh