Prise Directe

Fadela Amara et Valérie Pécresse veulent encorder les banlieues

Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et Fadela Amara, secrétaire d’état chargée de la politique de la ville se sont rendues Mardi 18 novembre au lycée Jacques Feyder à Epinay/Seine afin de présenter l’opération « les cordées de la réussite ».

Valérie Pécresse présente ce plan comme un plan de partenariats entre les lycées situés dans des secteurs prioritaires et des établissements de l’enseignement supérieur. L’objectif : créer des liaisons afin de faciliter la réussite des élèves vers l’enseignement supérieur.

Elles ont notamment présenté les cordées labellisées par le Ministère de l’enseignement supérieur et le secrétariat chargé de la politique de la ville et ont pu échanger avec les élèves présents et les divers acteurs de ce plan. Arrivées à 9 heures, après un bref tour de salle et après avoir serré quelques mains, c’est dans une ambiance détendue que débute le débat. « Nous devons aller chercher les talents partout où ils se trouvent », insiste Valérie Pécresse. « Je suis persuadée que ces élites des quartiers populaires vont participer au projet France », confie Fadela Amara.

Jean-François BOURDON, principal du lycée Jacques Feyder, décide afin d’alimenter le débat de laisser la parole aux anciens élèves et élèves profitant du dispositif. « Moi, je voudrais devenir député plus tard et participer à la vie politique de mon pays » lance un élève de 1ére participant au partenariat avec L’IEP de Paris.  Une étudiante de l’Institut d’étude politique à Paris IV ( Sciences-Po) et un étudiant de l’école SUPMECA, tous deux anciens élèves du lycée Feyder issus des premiers dispositifs des cordées témoignent et retracent leur parcours non sans fierté, les heures à réviser avec les professeurs, l’entraide entre les élèves…

Il est bientôt 11 heures, le débat va prendre fin.

Florence Filopon

Patrick Lozès, président du Cran sur l'Obamania: " Favorisons l'éclosion de tous les Obama de France"

Affiche électorale sur la vitrine d'un magasin new-yorkais. Si Barack Obama redonne espoir à de nombreux Américains, qu'en est-il en France?

 

 

Pourquoi Obama séduit-il en France ?
Barack Obama séduit parce qu’il incarne le rêve américain selon lequel quiconque peut réussir quelle que soit son origine, sa fortune ou sa condition. Ce rêve américain, cet idéal, est partagé par de très nombreuses nations dans le monde dont la France. Barack Obama incarne aussi la légitime quête de justice sociale de toutes les personnes discriminés.

Séduit-il plus les banlieues?
Barack Obama séduit particulièrement dans les banlieues françaises car il symbolise l’égalité à laquelle les habitants des banlieues aspirent. Il représente l’espoir que les valeurs d’égalité soient un jour, réellement universelles c'est-à-dire qu’elles s’appliquent à tous y compris aux habitants des banlieues.

Si Barack Obama est élu y aura-t-il un impact en France? Les français auront-ils moins de mal à voter pour une personne de couleur au sein du gouvernement?
Si Barack Obama était élu président des Etats-Unis, l’impact serait important en France car cela soulignerait la différence entre la France et les Etats-Unis. En France nos dirigeant se contentent de décréter des égaux sans se donner les moyens d’en faire réellement des égaux. Les Etats-Unis pour leur part, mettent en place des politiques publiques et privées pour parvenir à l’égalité.
Pour bien percevoir la différence d’efficacité entre ces 2 approches, reportons-nous 40 ans en arrière. A cette époque, les Etats-Unis étaient dans une situation de ségrégation raciale, Martin Luther King devait se battre alors que la France avait aboli l’esclavage en 1848, elle avait 120 ans d’avance sur les Etats-Unis. Qu’avons-nous fait de ces 120 ans d’avance ? Il y a aujourd’hui 10 000 élus noirs aux Etats-Unis et ce pays pourrait porter à sa tête Barack Obama alors qu’en France parmi les 850 parlementaires élus en France métropolitaine il y a une seule personne noire.
En France quel fils d’immigré noir, né en France d’un père étranger, aurait seulement pu imaginer devenir sénateur ou candidat de l’UMP ou du PS à l’élection présidentielle de 2007?
160 ans après l’abolition de l’esclavage, nous n’avons pas atteint le niveau que les Etats-Unis ont atteint en 40 ans depuis l’abolition de la ségrégation raciale!

Le soufflé Barack Obama ne va-t-il pas retomber comme le soufflé Ségolène Royal en France?
L’ascension de Barack Obama a soulevé un formidable enthousiasme et suscité des vocations. Son élection à la présidence des Etats-Unis amplifierait certes l’aspiration des minorités à la justice sociale mais de toute façon, cette poussée démocratique ne pourra plus être contenue. Les militants du CRAN qui sont plus déterminés que jamais à lutter, pour être des citoyens comme les autres.

Peut-on dire d'Obama qu'il est une sorte de "nouveau Martin Luther King"?
Barack Obama est un homme politique qui aspire à devenir président des Etats-Unis. Martin Luther King était un pasteur qui s’est battu pour l’émancipation d’un groupe social, pas un responsable politique. Barack Obama n’est donc pas un « nouveau Martin Luther King » cependant il n’aurait pas pu émerger sans lui. Sans Martin Luther King, il n’y aurait pas eu d’affirmative action, pas d’accession à l’université pour les Noirs, pas d’égalité etc. Barack Obama s’est hissé eu Sénat américain grâce à son talent propre, mais sans l’affirmative action, il n’aurait pas pu faire les brillantes études qu’il a faites. On pourrait par contre dire que Barack Obama a réalisé le fameux rêve de Martin Luther King.

Pourquoi McCain est-il peu populaire en France?
Parce que sa candidature semble plus classique, plus « déjà vu », plus convenue.

Et enfin, pensez-vous qu'on puisse avoir l'équivalent d'un Barack Obama en France? Et peut-il avoir le même succès?
Je crains que non. Il faudrait pour cela que les responsables politiques n’empêchent pas l’éclosion des Barack Obama français. Barack Obama incarne le rêve américain, mais où est le rêve français ? Où sont les Barack Obama de France ?
Regardez le PS, regardez l’UMP ou le MoDem, regardez ce qui s’est passé lors de la composition des listes pour les élections municipales et cantonales qui ont eu lieu en mars dernier. Regardez la difficulté qu’ont les Noirs et les autres minorités à émerger en politique dans notre pays.
En France, il n’y a pas de diversité ne serait-ce qu’ à l’échelon local de la vie publique, ce qui a de graves répercussions sur toute notre architecture politique car les élections municipales servent souvent de tremplin aux carrières politiques.
Demandons à Patrick Devedjian et à François Hollande ainsi qu’à leurs successeurs, de favoriser l’éclosion des Barack Obama de France !

Nous demandons 2 choses au CRAN:
1- Des mesures concrètes : nous voulons savoir exactement combien de Noirs sont discriminés tous les jours dans notre pays, et comment ils sont discriminés.

2- Que l’on aide, activement, les minorités à créer des entreprises et à les développer.
Tout cela pour qu’un jour, nous aussi en France, nous puissions avoir un candidat noir à l’élection présidentielle et trouver cela normal.

Entretien mené par Farah

Ce qu'on en pense à la SFMAD (Association Solidarité Formation Mobilisation Accueil et Développement)d'Epinay :

 

Obama
envoyé par prise-directe

Un équipement de choc

La police française sort la grosse artillerie pour faire face à d’éventuelles nouvelles émeutes en banlieues.

 

 

 

 

Plus de 1 000 hommes à Villiers-le-Bel, 320 dans le quartier de Romans-sur-Isère suite à la mort d’un jeune homme début octobre… La police augmente considérablement ses effectifs dans les quartiers jugés difficiles. Et elle change de méthodes : pour rendre impossible la formation de groupes assez nombreux pour passer à l’acte, les policiers se déplacent désormais en petits groupes très mobiles, comme les auteurs de ces violences.

L’équipement des agents a lui aussi fortement évolué : ils seront équipés de flash-balls d’une portée de 40 mètres, certains disposeront de fusils tirant des balles en caoutchouc, de motos banalisées ou de caméras embarquées sur les véhicules. Chaque chef de patrouille sera en plus équipé d’une caméra de la taille d’un téléphone portable agrafée sur la poitrine lui  permettant de filmer toutes les interventions. Les moyens aériens seront eux aussi de plus en plus utilisés, comme les hélicoptères ou les petits avions. Les drones vont eux aussi faire leur apparition après avoir été testés à Strasbourg.

Bref… La police française est suréquipée pour réprimer les violences en banlieue. Mais la méthode fait des sceptiques. Le responsable policier d’un état voisin commente ainsi : « la police française envoie des Robocop en banlieue mais ne peut plus parler avec les habitants. Nous, on a fait le choix d’envoyer des hommes pratiquement sans équipement pour avoir un dialogue. » En utilisant des méthodes aussi radicales, la France ne risque-t-elle pas de gâcher toutes ses chances ? 

Texte: Assa et Thiléli

Illustration: Florence

Le juge Rosencveig sur EDVIGE 2 "Je ne vois pas ce qu'elle pourra apporter de plus que les fichiers déjà existant"

En attendant l’avis du Conseil d’Etat et de la Cnil sur le fichier Edvige prévu en Novembre, nous avons voulu connaître l’avis de M. Rosencveig, juge des enfants au tribunal de Bobigny. Il nous explique en quoi ce décret constitue selon lui, une dérive. Mettez le volume à fond, il y a un méchant souffle.

ITV Rosenczveig
envoyé par prise-directe

Orgemont à la Ferme

Un berger, des moutons, des vaches, dans le quartier d’Orgemont à Epinay/Seine, c’est normal ? Oui, puisque c’est le thème de la ferme qui a été retenu pour la fête du quartier les 20 et 21 septembre derniers. « On a constaté une méconnaissance du monde rural, notamment chez les plus jeunes, c’est un moyen d’y remédier et de rapprocher les générations » nous explique la responsable de l’organisation de l’événement. Les visiteurs ont donc eu l’occasion de boire un coup au «  Bar à lait », en écoutant «  la plus bath des javas » jouée à l’orgue de barbarie pendant que les plus jeunes s’initiaient à la poterie ou à la bourrée auvergnate en sabot. C’est donc dans ce cadre champêtre entre les tours de béton, que Prise Directe avait son stand installé afin de rencontrer tous ceux que prendre la parole et s’exprimer intéresse. Bref on a fait de la pub. Avec succès dirons-nous puisque nous avons fait des rencontres et nous espérons que de nouvelles voix s’exprimeront bientôt sur ce blog. Les habitants du quartier semblaient en tout cas ravis, surtout les plus petits vers qui les animations de la fête étaient plutôt orientées, comme le spectacle de Guignol. Enfin malgré le ramadan beaucoup n’ont pas hésité à s’exposer à la tentation d’une bonne crêpe, sans toutefois céder. Tout ça pour dire que la fête était réussie, le public présent et satisfait. Voici donc un petit aperçu en image avec quelques mots du maire d’Epinay et de participants à la fête.

Réalisé par Nicolas

 

Fete de orgemont
envoyé par prise-directe

"Entre les murs" ou la "vraie" vie d’un collège difficile

Le film Entre les murs de Laurent Cantet (sorti en salle le 24 septembre) qui a reçu la Palme d’Or au dernier festival de Cannes, fait beaucoup parler de lui. La déferlante médiatique de la Palme fait son œuvre et on ne compte plus le nombre d’articles dans la presse ou d’interviews télévisés consacrés aux élèves de la classe star du collège Françoise Dolto (XXème arrondissement à Paris), qui jouent dans le film de manière très sincère leur propre rôle. Car, aussi bien le professeur, François Bégaudeau, qui a écrit le livre dont s’est inspiré le film, que les élèves acteurs amateurs, transpirent le réel : la colère de se sentir incompris et qui s’exprime parfois par la violence verbale et physique, ou le sentiment que l’on n’a pas à sa place à l’école de la république.  Même si le film tend à trainer un peu en longueur et que l’intrigue est quasi inexistante, car il s’agit plus de scènes de vie de classe filmées à la manière d’un documentaire, Entre les murs  a le mérite de soulever certaines interrogations quant au bon fonctionnement de notre système éducatif.

En effet, pour avoir moi-même étudiée dans un collège en ZEP, on n’enseigne pas de la même manière à des élèves issus de quartiers difficiles qu’à des élèves parisiens des quartiers aisés. C’est ici la principale difficulté à laquelle est confrontée François, jeune professeur dans un collège parisien difficile.

  Le fossé culturel entre les élèves et le professeur est évident, mais François ne baisse pas les bras et s’entête à vouloir transmettre le savoir. Le dialogue n’est pas toujours évident et la barrière de la langue est parfois un obstacle supplémentaire. Ce film nous dresse également les portraits attachants de jeunes, partagés entre la rue et l’école, leurs origines dont ils sont fiers et les valeurs françaises qu’ils ont parfois du mal à comprendre. Mais eux non plus ne baissent les bras et heureusement le désir d’apprendre est souvent plus fort que toutes les barrières.

 

Les images sont montrées sans parti pris, pas de victimisation des élèves, et pas de complaisance non plus pour le professeur souvent seul contre toute une classe, et même en salle des profs où il n’a guère de contact avec ses collègues aussi dépassés que lui. Quand j’ai regardé ces images, j’ai parfois eu une impression de déjà vu, la réalité est rendue au plus près, les attitudes, les mots, les bruits de bouche tout y est. Le livre de François Bégaudeau rendait bien également cette ambiance de classe qui m’était si familière. J’ai appris récemment que le film était sélectionné aux cérémonies des Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger. Ainsi « Entre les murs » devrait représenter la France au monde, une France aux multiples origines et au franc parlé que l’on n’a que trop rarement l’occasion de voir d’aussi près.

Magali

Georges Vigarello: "Le sport de haut-niveau confirme des différences sociales marquées selon la discipline pratiquée"

  

Nos sportifs sont rentrés des Jeux Olympiques avec pas moins de 40 médailles!  Un record. Mais combien de médailles ont ramené nos champions de Seine-Saint-Denis? Ils en totalisent six pour cette 29^ème olympiade. Un bon résultat pour le département, avec à l'honneur: la gymnastique, teawkendo, la lutte, et le judo. Que dire de plus? Que le département du 93 est « dynamique », comme nous le confirme Georges Vigarello, directeur de recherche à l'Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales et spécialiste du sport de haut niveau. Interview.

Est-ce qu'on peut dire qu'il y a un lien entre l'origine sociale et la pratique d'un sport?

Bien sûr qu'il y un lien. Des sociologues ont parfaitement montré, par exemple, que l'origine sociale des pratiquants de golf et de tennis est davantage favorisée que celle des pratiquants de lutte ou des sports de contacts. 

Pouvez-vous préciser ce lien ?

Oui, dans les pratiques sportives il y a des distinctions. Exactement comme il y a des distinctions dans les pratiques culturelles. Les ouvriers fréquentent peu le théâtre, mais plus le cinéma. Les pratiques sportives sont aussi des pratiques culturelles. Elles sont donc liées à des situations sociales à des imaginaires sociaux, des manières de voir son corps, de le qualifier de lui donner des qualités etc.

Peut-on dire qu'il y a dans le haut-niveau des « sports mixtes » où l'on retrouve des personnes de différentes origines sociales ?

C'est difficile. Je pense qu'il y a des pratiques où se croisent davantage de classes sociales. Je pense au marathon aujourd'hui.

Cette discipline transcende-t-elle les origines sociales ?

Oui, un peu. Cela dit, il faudrait voir de près. Je crois que le marathon de haut niveau continue à être une pratique plutôt d'origine populaire. En revanche, dans un marathon comme celui de New-York, les origines sociales se croisent beaucoup.

La composition sociale de l'équipe de France des Jeux Olympiques est-elle à l'image de l'ensemble des licenciés ? 

Le sport de haut-niveau confirme en général ce que j'ai dis tout à l'heure: des différences sociales marquées. C'est très net. L'origine sociale de ceux qui font du tir à l'arc et de la gym est différente. Même au niveau de la sélection olympique. Ça n'a pas tellement évolué. Je crois que les distances restent.

Dans le sport de haut niveau de Seine-Saint-Denis est-ce qu'on verra des sportifs s'illustrer dans des disciplines jusque là peu pratiquées, en raison de leurs origines sociales. Est-ce que ça peut évoluer?

Mais évidemment que ça peut évoluer. Exactement comme peuvent évoluer les fréquentations de certains lieux... Mais pour l'instant les distances sont encore grandes.

Avec six médailles olympiques, pour la Seine-Saint-Denis; est-ce qu'on peut dire que le département est dynamique?

C'est un département dynamique. Je crois que les infrastructure sont assez bonnes. Simplement, il favorise certaines disciplines par rapport à d'autres.

Par exemple les sports de combats, avec deux médailles en lutte, et une en teawkendo ?

Voilà, c'est clair. Et c'est très intéressant de voir que les classes, disons moins favorisées, s'investissent davantage dans les sports de combat.

Est-ce que l'impact médiatique des Jeux Olympiques peut avoir une incidence sur la pratique des sports ?

Oui. On a toujours constaté que la forte présence d'un sport dans les médias a de l'influence au niveau de l'inscription des jeunes dans les fédérations.

Une expérience menée il y a quelques années, montrait clairement que la mise en scène du volley-ball dans des séries télévisées faisaient augmenter le nombre d'inscriptions. 

Avec plus d'adhérents on peut faire plus de champions alors?

En théorie. Mais après il faut voir si les gens acceptent de se livrer à des entraînements extrêmement  rigoureux. Le fait qu'il y ait plus d'inscriptions n'est pas forcément lié au fait qu'il y ait plus de champions.

En revanche, c'est vrai que l'image et sa présence sur les écrans a des effets sur les goûts et les volontés de s'inscrire.

 

Entretien mené par Najib Tsouria-Bélaid

Lien : http://www.iiac.cnrs.fr/cetsah/spip.php?article35

Le 93 particulièrement touché par les violences faites aux femmes

En 2007, les forces de l’ordre ont enregistré plus de 45 000 faits de violences sur des femmes par leur conjoint, note l'Observatoire national de la délinquance (OND) dans un bulletin paru en juillet. L’étude retrace également, pour ce type de violence, l'évolution des faits constatés, c’est-à-dire enregistrés statistiquement par les forces de l’ordre, au niveau départemental. Le plus souvent à la hausse. En tête, le département de la Seine-Saint-Denis avec 50,1 faits constatés de violences pour 10 000 femmes majeures. Soit une augmentation de 87,8 % depuis 2004.

Selon l'OND, les explications de cette spectaculaire hausse dans le 93 sont multiples. Tout comme au niveau national, "il est possible que, par un travail de sensibilisation aux questions relatives à la violence conjugale, les services de police et les unités de gendarmerie aient été conduits à repérer de façon de plus en plus exhaustive les faits de violences par conjoint". L'Observatoire émet une seconde hypothèse, valable elle aussi à l'échelon national et de la Seine-Saint-Denis. Cette hypothèse "se fonde sur l’évolution de la législation qui, en avril 2006, a élargi la notion de circonstances aggravantes de violences par conjoint ou concubin, aux ex-conjoints et ex-concubins ainsi qu’aux personnes liées par un pacte civil de solidarité".

Autre explication plus spécifique à la Seine-Saint-Denis : un contexte socio-économique difficile. L’OND relève en effet que ce département est aussi celui pour lequel le nombre total de faits constatés de violences volontaires sur personnes de 15 ans et plus atteint son maximum. Simone Bernier, présidente pour le 93 de l’association Femmes solidaires qui vient en aide aux femmes battues, rappelle également que la Seine-Saint-Denis est un département où il y a beaucoup de "chômage et de précarité [...] un facteur aggravant". "On est plus exposé", résume-t-elle.

L’OND relève enfin qu'"il [y] existe, comme semblent l’indiquer différentes campagnes médiatiques intervenues dans ce département depuis 2004, une politique de sensibilisation, d’accueil et de suivi des victimes de violences encore plus active qu’ailleurs, impliquant à la fois les administrations et les associations et qui aurait eu notamment pour conséquence une augmentation du taux de plainte". L’OND reste tout de même prudent sur cette hausse, soulignant qu’il s’agit bien de l’augmentation du nombre de faits constatés mais pas forcément de celle du nombre de victimes.

Simone Bernier, de l’association Femmes solidaires, fait le même constat que l’OND, en pointant un maillage associatif important. "On travaille en collaboration avec la justice, la police, les services, ce qui permet de mieux cibler ce type de violences", souligne-t-elle. Conséquence: "Les femmes osent davantage porter plainte dans le département", selon Mme Bernier.

Cette volonté d’améliorer la situation dans le 93 se note également par la création d'un Observatoire départemental des violences envers les femmes depuis 2002 avec lequel l’association Femmes solidaires, tout comme d'autres associations, travaille en étroite collaboration. Premier de ce genre en France, cet observatoire, créé à l’initiative du conseil général du 93, a pour vocation "de favoriser le travail en commun de tous ses partenaires et de rendre visible le phénomène des violences faites aux femmes afin de mieux les faire reculer". Un important travail de partenariat est réalisé non seulement avec les associations mais aussi avec des professionnels de la santé et de la petite enfance, ainsi qu'avec les services de justice et de police.

C'est sans doute pour ses résultats positifs que l' Observatoire de Seine-Saint-Denis est régulièrement sollicité par d'autres départements, ces derniers souhaitant se doter du même dispositif. Si cette initiative permet de sensibiliser l'opinion publique sur les violences faites aux femmes, il reste maintenant à faire reculer de manière effective ce type de violence dans le département.

Najib Tsouria-Bélaïd

Sous la Courneuve, la Plage

envoyé par prise-directe

 

Ici, mais ailleurs. C'est ainsi que l'on pourrait résumer l'événement de l'été qui se déroule à La Courneuve du 5 Juillet au 9 Août 2008. Le square Raymond Poincaré s'est, en effet, transformé le temps d'un mois pour offrir, gratuitement, un espace de détente et de loisir aux parents comme aux enfants. Une vaste plage aménagée pour le confort de tous, avec des transats et des parasols où les parents peuvent se reposer pendant que leurs enfants s'amusent dans la piscine pour les plus grands ou barbotent dans la pataugeoire pour les plus jeunes d'entre eux. Maillots de bain, paréos, palmiers,  on se croirait sur la Côte-d'Azur et pourtant nous sommes bien à la Courneuve, c'est ce qui fait la magie de cette manifestation estivale.

Les enfants peuvent jouir d'espaces qui leur sont consacrés comme le mur d'escalade, le trampoline, le terrain de beach-volley, le grand terrain de jeux ensablé, sans compter la plate-forme réservée aux jeux de société ainsi que les initiations à certaines pratiques sportives à l'instar du judo, dont d'ailleurs les jeunes sont très frillants.

Mais c'est aussi l'occasion pour les acteurs sociaux de sensibiliser la population à certains thèmes, comme l'hygiène bucco-dentaire avec des séances de prévention et d'information. La Croix-Rouge est également présente pour assurer la sécurité sanitaire des visiteurs, en renfort des différents animateurs, éducateurs et personnes chargées de la sécurité, présentes d'ailleurs en grand nombre.

Joindre l'utile à l'agréable, telle semble être la devise de la Courneuve-Plage et cela plait aux parents et ravit les enfants. D'ailleurs des parisiens viennent s'établir quelques heures sur la Plage courneuvienne, pour les atouts qu'elle possède, mais également parce que la Plage de la capitale n'a pas encore commencé (21 Juillet – 21 Août 2008).

En attendant, les gens peuvent visiter les autres « banlieues-plages », dont le nombre augmente chaque année, comme celle de Pantin ou de Bobigny.

Pour ce qui est de celle de la Courneuve, la plage est ouverte de 10h à 19h, tous les jours sauf le vendredi, les gens peuvent en profiter jusqu'à 21h. Le matin est réservé aux centres de loisirs.

Comment s'y rendre ? Prendre la ligne 1 du Tramway (Gare de Saint-Denis ; Noisy-le-Sec) et descendre à l'arrêt « Hôtel de Ville de la Courneuve », puis suivre la direction du square Raymond Poincaré. Il ne vous restera plus qu'à passer un bon moment.

 

Réalisé par Ale et Nicolas

Quand des jeunes de ZEP prennent l'Opéra Bastille

En 1789, c'est le pouvoir politique que le peuple parisien tentait symboliquement de faire vaciller. En 2008, ce sont les lignes tout aussi emblématiques de la culture dite "savante" que des élèves scolarisés en Zone d'Education Prioritaire ont tenté de faire bouger. Grâce au programme "Dix mois d'école et d'opéra", partenariat entre les académies de Paris/Versailles/Créteil et l'Opéra de Paris, ces jeunes ont pu s'initier aux grandes oeuvres chantées ainsi qu'aux métiers du spéctacles. Au bout de quarante semaines de travail, ils ont été capables de tenir la scène avec le spectacle "Contes à rebours", mis en scène par Denis Morin, chorégraphié par Sylvie Noyal et inspiré des Contes d'Hoffmann D'Offenbach. A Prise Directe, nous sommes allés les rencontrer. Ils portent leur voix sur un art qu'ils ne veulent plus considérer comme le privilège de quelques-uns.

"Pour moi, l'opéra, ça représentait des gens qui criaient"

envoyé par prise-directe

 

"Ils tiennent le plateau de manière presque professionnelle"

envoyé par prise-directe

 

Sujet réalisé par Lobna avec Camille