Se déroulaient jeudi dernier les douzièmes rencontres pour l'emploi, organisées par Plaine Commune. C'est à l'Espace Lumière d'Epinay-sur-Seine qu'avait lieu cette édition qui cherche à réunir entreprises et demandeurs d'emploi le temps d'une journée.
Pour l'occasion, une quarantaine d'entreprises s'étaient engagées à venir, tandis que les chercheurs emploi étaient invités à se munir de plusieurs CV afin de décrocher un contrat parmi « plusieurs centaines d'offres » présentes. C'est en tout cas ce que vante le flyer distribué pour l'événement. D'ailleurs, l'affichage publicitaire n'est pas le seul à faire l'éloge des ces rencontres puisque des élus de divers bords politiques se sont donnés rendez-vous en milieu de journée. Chacun se succédant dans leurs déclarations sur une petite estrade, devant un public venu en nombre. De tels événements permettent « d'aller au-delà des difficultés de recherche d'emploi » lance le préfet délégué à l'égalité des chances. Durant une même une journée, « élus, acteurs publics, chambres consulaires, entreprises et opérateurs [ceux chargés de gérer l'organisation] » sont réunis afin de travailler ensemble, poursuit-il.
Un optimisme qui n'est pas autant partagé par tous les demandeurs d'emploi en présence. Pour certains, le profil qu'ils ont ne convient tout simplement pas aux offres. C'est le cas de Yazid, 21 ans, qui a une formation de plombier et pour qui il n'y a pas de candidature adéquate puisque les annonces requièrent en plus « d'autres compétences », comme chauffagiste par exemple. Yazid n'est pas un cas isolé. C'est aussi le cas de Bintou, 24 ans, et qui peine à être recrutée en tant que cuisinière. D'où le conseil de Bady, une de ces amis : « d'ici que la crise se termine, fais une formation, tu es encore jeune » insiste-t-elle.
Des compétences précises, avoir de l'expérience et la possibilité d'être vite opérationnel : telles sont les éléments qui sont souvent exigés pour décrocher le travail que l'on recherche. Constat qui n'est pas sans susciter l'interrogation d'un proche de Yazid : « comment trouver un travail si à chaque fois on nous demande des années d'expérience? Il faut bien commencer un jour. J'ai une fois dis ça à un recruteur et il n'a pas su quoi répondre ».
Même s'il n'est pas toujours aisé d'y trouver son compte, ce genre de journée reste pour beaucoup une expérience à tenter dès que possible. A l'image de ce groupe de jeunes venu d'une École de Conduite Française (ECF) qui se situe dans le Val-de-Marne (94) et accompagné par M. Gonsalez, formateur. Pour lui, ce type d'évènement est une chance pour les jeunes de se familiariser aux codes nécessaires pour rentrer dans le monde du travail. Bien que certains n'aient qu'à peine 16 ans, ce salon les aide à « savoir se vendre », à soigner leur sens du contact et leur expression orale, affirme M. Gonsalez qui voit son rôle comme celui d'un conseiller. « J'ai eu un jeune qui est allé à son entretien [lors d'un salon pour l'emploi] avec son chewing-gum. A la fin, la dame lui a dit qu'il ne fallait pas le garder. Et la première chose qu'il a fait la seconde fois, c'est de le jeter sans qu'on lui dise. » « Ces journées leurs permettent de prendre de l'expérience. Cela s'inscrit dans le long terme. Même s'ils ne trouvent pas un travail tout de suite, ça leur servira dans deux ou trois mois » explique avec assurance M. Gonsalez qui soutient ainsi des jeunes depuis 2003.
Ce salon se voulait également ouvert à tous. Effectivement, le public se composait d'un panel d'âges, d'origines ou de formations très divers, et le nombre important de stands répondait plutôt bien à ce large éventail. Entre les grandes entreprises présentes, telles Auchan ou la RATP, et les plus petites, il y avait le choix. L'espace réservé aux petites annonces qui proviennent de commerces n'a pas désempli. Autre registre, le stand des force armées, qui préfère miser sur le décor : officiers en uniforme, stylos, sacs aux couleurs du treillis militaire... Tout est pensé pour attirer le visiteur dans les centres de recrutement. Le taux de chômage des jeunes achèvera sans doute de les y précipiter.
Najib Tsouria Belaid
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