Tout près des Puces de Saint-Ouen dans le quatre-vingt-treize, habite Marion Oliviero. C’est une jeune fille de 19 ans « super bookée », super occupée et super active. Autrement dit, une fille qui veut tout mener de front : les études - elle est en première année de classe préparatoire littéraire au lycée Auguste Blanqui de sa ville - et sa grande passion, le patinage. Elle consacre sept heures par semaine à un entraînement intensif et à des cours qu’elle dispense à des personnes de tous âges et de tous niveaux. Elle nous explique ce que représente le patinage dans sa vie et nous livre le secret de sa réussite.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de te mettre au patinage ?
J’avais une copine qui patinait. Elle m’a invitée à venir voir le spectacle de fin d’année et ça avait l’air tellement bien que hop, la saison suivante, j’ai commencé à patiner. J’ai emmené avec moi deux autres copines, mais je suis la seule à avoir poursuivi. Même celle qui m’avait entraînée a arrêté !
Depuis combien de temps pratiques-tu ce sport et à quel niveau ?
J’en fais depuis près de douze ans. J’ai commencé en club à sept ans juste pour le loisir, environ deux heures par semaine, puis je suis passée aux choses sérieuses. En effet, deux ans plus tard, j’ai intégré ce qu’on appelle la « précompétition », plus intense, avec six heures par semaine. Mais je n’ai pas évolué assez vite, car j’avais commencé le patinage un peu tard. J’ai donc fait quelques années de compétition. Et comme je n’ai pas eu le niveau pour continuer, j’ai arrêté la compétition solo et j’ai commencé le ballet sur glace. Ce n'est pas vraiment comme « Holiday On Ice » : on a un thème que l’on développe sur la glace, ça se fait en équipe, et il y a des compétitions dans l’année. J’en suis à ma sixième année de ballet.
La compétition sportive n’est-elle pas incompatible, quand on suit des études aussi exigeantes que la classe préparatoire ? Comment parviens-tu à gérer les deux au quotidien ?
C’est assez difficile. Des fois, j’ai envie de rester chez moi tranquille pour travailler un peu, au lieu d’aller aux entraînements. Si je n’avais pas le patin, je serais malheureuse, car je serais dans une perspective de travail perpétuel… Je quitterais les cours et il faudrait à nouveau se remettre au travail. Avoir gardé le patin, c’est un moyen de décompresser et de ne pas m’enfermer. Mais il est vrai que parfois, il serait plus simple de ne pas avoir à courir aux entraînements. Néanmoins, je pense qu’il est important d’avoir quelque chose à côté des cours pour souffler, car il est vrai que le classe prépa, c’est exigeant. J’y arrive parce que je le veux.
Ton entourage t’a-t-il toujours poussée à t’investir à fond dans ta passion ou était-il un peu réticent ?
Au départ, il a fallu convaincre mes parents de me laisser patiner. En effet, c’est un sport qui fait parfois peur, car la glace n’est pas un élément rassurant. Il faut l’appréhender, c’est dur lors des chutes, mais on s’y fait. J’ai tellement insisté qu’ils m’ont laissée monter sur la glace et je ne l’ai plus quittée depuis. Mon père, le patinage, ce n’est pas son truc, et ma mère le regardait seulement à la télé. J’ai persévéré. Et puis, il y a eu quelques soucis au niveau des dirigeants du club et c’est à ce moment-là que ma mère a repris, avec d’autres parents, la direction du club. Elle en est la présidente. Donc, je crois que je peux dire que mon entourage m’a laissé le choix, et qu’au fil du temps, je n’ai pas été poussée, mais soutenue.
Que ressens-tu quand tu te retrouves sur la glace lors d’une représentation ? As-tu une anecdote particulière à nous faire partager ?
Lors d’une représentation, je suis stressée avant de monter sur la patinoire. Une fois que je pose un pied sur la glace, j’ai une montée d’adrénaline, et plus rien n’existe autour, je suis dans ma bulle. Je n’ai plus qu’une envie, que ça se termine, mais en même temps, je souhaite montrer ce que je vaux. Ce qui rend le patinage si important pour moi, c’est que c’est un monde à part, c’est un univers qui change du quotidien, et c’est aussi un moyen d’évacuer la timidité et les pressions des cours. Et puis c’est original de faire du patin, je me démarque.
Pour l’anecdote, une fois en compétition, la musique s’est coupée en plein milieu du programme. Comme toute patineuse professionnelle — car oui, on est des pros — avec l’habitude, on apprend à gérer les coupures dans ce genre, alors on a continué le programme. Mais les juges nous ont arrêtées et il a fallu tout recommencer… Mais là, on n'avait vraiment plus le cœur à faire les choses correctement, on était entre la colère et la rage de vaincre. Finalement, on a quand même réussi à refaire la prestation et on a même eu une bonne place dans le classement.
Ouverture tous les jours de la semaine de 10 h à 18 h et durant les périodes de vacances scolaires.
Renseignements au : 01 40 11 43 38.
Site Internet : http://carilis.fr/fr/patinoires/stouen/contact.html
cocoricooo championne de France !! que de chemin parcouru jusque là n'est-ce pas ?
merci a magali d'avoir interviewé marion ^^
Rédigé par : HK'boy | 07 juin 2007 à 12:36