Gilbert Bonnemaison, ancien maire d' Epinay sur Seine, nous reçoit dans un café du quartier des Presles.Le regard de cet homme de soixante dix-sept ans, pétille lorsque nous commençons à évoquer son passé, les vingt-six ans de mandat, qu'il a effectué à la tête de la mairie jusqu'en 1995. Personnage marquant pour les spinassiens de sa génération, il évoque ses souvenirs, ses espoirs passés, le projet - resté inachevé- qu'il avait commencé à mettre en place à Epinay, afin d'en faire une ville pilote, modèle en France et à l'étranger.
Issu d'une "famille modeste", insiste-t-il à plusieurs reprises, il a vécu toute son enfance dans un HLM de Paris, entouré de personnes d'origines étrangères, ‘’une vraie formation de la vie’’. Il a travaillé en tant que contremaître dans une usine de tapisserie à Gennevilliers, c'est alors qu'il s'installe à Epinay. Adhérant au Parti Socialiste depuis 1945, il devient adjoint au maire, chargé des sports, et en 1969 il est élu maire. C'est la grande époque de l'expansion de l'agglomération parisienne. Son ambition majeure est une meilleure intégration des immigrés et une découverte mutuelle entre des populations de différentes origines. Ce n'est sans doute pas par hasard si en 1984 c'est à Epinay que s'est déroulé le premier congrès de SOS Racisme,’’ j’aime la diversité’’,déclare-il. C'est également au nom de l'ouverture vers l'autre qu'il propose de jumeler la ville avec une commune d'Allemagne, Oberürsel, en commençant par de nombreuses rencontres sportives. Il a d'ailleurs dû vaincre certaines réticences d’un conseil municipal ‘’un peu frileux’’.
En 1982, alors président de la Commission nationale des maires sur la sécurité, il rédige un rapport au Premier Ministre qui fera date, Face à la délinquance : prévention, répression, solidarité. L'idée force de ce travail, renforcer la coopération entre le gouvernement et les collectivités locales autour d'une politique de prévention. C'est ce qu'il essayera d'appliquer dans sa propre ville, ce qui lui vaudra le surnom de "Monsieur Prévention", ‘’en effet, on m’a souvent traité d’idéaliste’’, avoue-t-il. Il a développé le réseau local de services, avec la création d'une ANPE et l'ouverture de plusieurs bureaux de Poste, afin de densifier le tissu social. Il multiplie les initiatives menées sur le terrain, comme des assemblées de quartier réunissant des habitants et des éducateurs. Il obtient par ailleurs la diffusion à la télévision d'un spot diffusant un message de civisme et de solidarité. Pour assurer la sécurité de ses administrés, il préconise une police nationale efficace, c'est-à-dire renforcée et mieux formée, plutôt que la police municipale. Sa stratégie préventive trouve un écho jusqu'au Canada, où il est invité à partager son expérience avec d'autres maires, ce qui sera le point de départ de ce qui sera le Forum international pour la Sécurité. Il obtient en quelques années une baisse significative de la délinquance dans les différentes villes de France qui ont appliqué ses méthodes.
En 1992, un incident entre jeunes provoque la mort d'un garçon de 16 ans, ce qui marquera le début d'une escalade de violence à l'échelle locale, et remet en cause sa stratégie. Ce semi échec associé à des graves problèmes de santé, le conduira à démissionner en 1995 du poste de maire. Depuis, il garde un oeil attentif sur sa ville et sur l'action de ses successeurs, Bruno Leroux (PS) et Hervé Chevreau (Centre Droit). Il garde aussi un regard critique sur la politique de son "poulain" : "Je croyais l'avoir formé, je ne suis pas pour les demi-mesures. J'aurais pu le former un peu plus. Cela a coûté très cher à son équipe et à la population." Avec le recul nous confit-il, ‘’On est toujours un peu honteux de ce qu’on a pas résolu’’, pourtant, Gilbert Bonnemaison continue de croire à la valeur de son projet de prévention urbaine : ‘’je ne regrette rien’’.
Mouais, interessant d'avoir des nouvelles de cette ancienne figure d'Epinay, mais c'est pas l'esprit critique qui vous etouffe pour l'instant! Pas une ligne de commentaire distancié: C'est pas un portrait, c'est une hagiographie!
Bonne continuation,
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M.
Rédigé par : M. | 11 juillet 2007 à 03:25
il faut rectifier votre article !
donnez moi les conditions de la démission en 95 ???
Monsieur Gilbert BONNEMAISON a fini son mandat tout simplement.
Rédigé par : franck | 13 juin 2009 à 01:45