Le groupe balkanique Haïdouti Orkestrar
L'an dernier j’avais débarqué en toute fin soirée à la Nuit sans frontières, à Saint-Ouen. L'heure de concert à laquelle j'avais assisté m’a fait donnée l’impression d’avoir loupé une putain de soirée. Alors cette année, pas question de passer à côté. La date est cochée sur le calendrier, les potes prévenus, l’appareil photo prêt à mitrailler et dès vingt et une heures, je suis dans l’enceinte de Mains d’Ouvres, complexe culturel énorme dans tous les sens du terme. Deux salles de concerts, trois bars, un restaurant, un vestiaire, une salle fumeur. Le reste du temps on peut également accéder à des salles de répétition de musique et un gymnase. Manque juste une piscine et une chambre à coucher et on y passerait sa vie.
Balbazar et bardes à barbes
Neuf concerts sont au programme, de l’Afrobeat, des fanfares, du funk. Un total melting-pot. On alterne alors entre les deux salles pour goûter à des sons différents, puis entre deux shows on part se rafraichir au bar. Mais très vite, la musique y prend ses droits. Le restaurant se transforme alors en salle de concert et accueille les fanfares. Balbazar, et son chef d’orchestre aux ses faux airs de Dustin Hoffman jeune, mène le bal. Ici, pas vraiment de place pour danser. Alors on regarde et on écoute ce groupe de douze membres (ou treize ou quinze, je sais plus), qui dansent, chantent et jouent de leur instrument. Beaucoup de cuivres et de vents, une basse et une batterie pour proposer leurs propres compositions ou reprendre en mode carnaval des tubes de Queen. Les reprises ont d’ailleurs beaucoup plus de succès. Comme quoi, à quoi ça sert de s’emmerder à créer ? Il suffit de jouer trois notes de Mickael Jackson et tout le monde est content. En tout cas, aucun temps mort. Impossible d’échapper à la musique. Si, on peut. La seule solution, c’est de squatter la salle fumeur pour aspirer une bonne dose de brouhaha, de nicotine et en sortir en puant le tabac froid. Et alors ? C’est quand même mieux que de se les geler dehors, non ? En plus, sur le chemin du retour de la clope, on croise des bretons. Des vrais. Des bardes à barbes qui jouent du biniou et du tambourin.
Mes amis barbus bretons
Les Malgaches mettent le feu !
Au fur et à mesure que la soirée avance, que les oreilles s’enchantent et que les verres se vident, l'ambiance monte pour culminer vers deux heures du mat' à l'arrivée de Damily. Ce groupe malgache met le feu à la salle avec son tsapiky, musique originaire du sud-ouest du pays.
La chanteuse et le bassiste de Damily
Le climat est chaud, le public déchainé se déhanche en rythme et s’excite même un peu. Un type très enthousiaste et visiblement bourré monte sur scène et fini par danser entre les seins de la chanteuse. Dans la joie et la bonne humeur, absolument. Vers cinq heures, il faut insister pour nous mettre dehors. Les trois cent mètres qui me séparent de chez moi sont parcourus en dansant, un peu de traviole, parce que moi, je n’ai pas trop le rythme dans la peau.
Nicolas F.
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